Du loup au « chien des tourbières ». Les restes de canidés sur les sites lacustres entre Alpes et Jura
« Le propos de cette contribution est d?esquisser un bilan au sujet du rôle et de l?utilisation du chien sur les sites datés du Néolithique et de l?Age du bronze du domaine nord alpin, entre la Suisse et le Jura occidental, ainsi qu?une synthèse des données biométriques disponibles par grandes séries dans ces régions. L?essentiel des vestiges se rapportent à des sites d?ambiance humide marqués par d?excellentes conditions de conservation sur lesquels s?enregistre aussi une représentation des vestiges de chiens généralement plus importante que sur d?autres types d?occupations. Ces atouts permettent d?envisager une approche plus détaillée de certaines des facettes de la relation particulière instaurée entre l?homme et le chien qui demeurent généralement hors de portée des reconstitutions archéologiques du fait de la relative discrétion des restes de chien sur la plupart des sites et de la moindre qualité de leur préservation. Les indices recueillis se rapportent à l?exploitation de cet animal à des fins aussi bien alimentaires que pour des produits comme la fourrure ou les matières dures (os et dents) comme support d?artisanat. Même si bien des aspects de l?utilisation du chien restent encore inaccessibles, comme par exemple son implication comme auxiliaire (de chasse, de gardien de troupeau), les données réunies laissent cependant soupçonner des formes d?utilisation dont la logique n?est pas d?ordre économique. A travers l?importance de sa valorisation symbolique dont témoigne la prédilection pour ses canines et ses métapodes comme support pour la confection de la parure et le traitement particulier réservé à sa dépouille, s?esquisse une relation qui plus que pour tout autre animal, est marquée par la polyvalence. D?après les données métriques, les chiens néolithiques relèvent d?un type morphologique assez homogène, dont la stature moyenne estimée à environ 40-45 cm varie très légèrement d?une région à l?autre. A partir du Cordé se perçoivent les prémisses d?une évolution marquée par l?augmentation de la stature des animaux qui s?élève jusqu?à 61 cm sur les sites de l?Age du Bronze final. » (résumé de l’article)
Auteurs du document :
ARBOGAST, Rose-Marie, DESCHLER-ERB, Sabine, MARTI-GRÄDEL, Elisabeth, et al.
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