L'assurance qualité pour les prélèvements dans les milieux aquatiques en vue d'analyses physico chimiques : état des lieux 2008. Rapport final
La fiabilité des données acquises dans le cadre des programmes de surveillance de la Directive Cadre sur l'Eau (DCE) est un enjeu majeur : elle conditionnera les déclarations d'état des masses d'eau, l'identification des tendances et par conséquent, également les mesures prises pour l'atteinte du bon état. Dans la chaîne analytique, depuis le prélèvement jusqu'au résultat final, les étapes liées au terrain sont d'une importance capitale et ont malheureusement été sous estimées jusqu'à présent. Ainsi, l'application des concepts d'assurance qualité, très répandue pour les analyses physico chimiques de laboratoire, l'est beaucoup moins pour les étapes de prélèvement-échantillonnage. Compte tenu des enjeux il semble indispensable de renforcer les exigences concernant ces étapes et de donner un cadre réglementaire clair pour ces exigences. Les opérateurs susceptibles d'intervenir dans le domaine des prélèvements pour les analyses physico chimiques des eaux et des sédiments sont nombreux. Ils n'agissent pas tous dans le même cadre ni avec les mêmes objectifs. Certains sont désignés pour opérer dans le cadre de la police des eaux, d'autres agissent dans un contexte de suivi régulier des masses d'eau notamment pour la DCE. Pour ces derniers on trouve également des structures variées (adossées ou pas à un laboratoire d'analyse). Cette grande diversité rend délicate le choix d'un système d'assurance qualité. Compte tenu des différences d'objectifs, des systèmes différents pourraient être envisagés afin de tenir compte des particularités propres à chaque activité (police de l'eau, programmes de surveillance). En France, la possibilité de se faire accréditer pour les prélèvements d'eaux existe déjà pour différentes matrices (eau de surface, souterraine, .). De nombreuses structures ont obtenu l'accréditation sur ces activités. Une nouvelle politique COFRAC est en cours d'élaboration à ce sujet compte tenu de la demande et des enjeux. Elle devrait préciser et renforcer les exigences générales. Les exigences techniques ne seront pas abordées par cette nouvelle politique mais il semble nécessaire de les renforcer également. Dans certains pays européens (Nord de l'Europe) un système particulièrement bien décrit de certification individuelle des préleveurs a été mis en place. D'autres systèmes peuvent également être envisagés en France comme un système d'agrément ou bien d'habilitation. Le système d'agrément est une solution mixte qui peut s'appuyer partiellement ou totalement sur l'un ou l'autre des systèmes (accréditation, certification, habilitation). Les systèmes d'agrément ou d'habilitation ne sont pas à proprement parler des systèmes d'assurance qualité. Quelque soit le système, les exigences qui paraissent indispensables à prendre en compte ou renforcer en plus des exigences classiques de l'assurance qualité (traçabilité, métrologie,.) sont les suivantes : un contrôle externe régulier des activités par un organisme tiers ; des exigences fortes sur la formation : encore plus que l'activité laboratoire, l'activité de prélèvement pour laquelle de multiples situations peuvent se présenter, nécessite de la part du préleveur un niveau de formation important pour réagir correctement face à ces situations ; des exigences en termes de contrôles qualité sur le terrain (blancs, doubles) afin de disposer de données pour améliorer de façon objective les pratiques et d'assurer un suivi régulier de la qualité de ces pratiques.
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