Recherche de l'atteinte du bon état chimique des eaux : stratégies pour le DEHP et les HAP. Rapport final
Le DEHP et les HAP figurent parmi les substances les plus déclassantes de l'état chimique des masses d'eau françaises. Ce rapport a pour but de produire des recommandations en vue de réduire les émissions de ces substances vers le compartiment aquatique. Il fait suite aux deux études réalisées en 2009 par l'INERIS sur ces deux mêmes substances (DRC-10-102861-02416A pour les HAP et DRC-10-102861-02415A pour le DEHP). Il effectue un bilan plus complet des sources et des techniques de réduction des émissions de DEHP et HAP. De plus, il propose une stratégie de réduction des émissions plus détaillée et plus intégrée que celle de 2009, mais qui reste basée sur les informations disponibles, qui restent assez clairsemées. Quatre principales conclusions émergent de ce rapport : 1- La substitution est déjà bien amorcée depuis le début des années 2000 pour le DEHP (essentiellement pour les applications sols, couvertures de mur et moquettes). Il vient, de plus, de passer de la liste des substances candidates à la liste des substances soumises à autorisation de REACH, ce qui va vraisemblablement accélérer et étendre le processus de substitution. Le DEHP pourrait également être soumis à une restriction dans le cadre de REACH. Toutefois, pour certains produits particuliers (notamment du type des semelles de chaussures, ou des rideaux de douche,.), il faudra vérifier que les mesures prises dans le cadre de REACh couvriront bien ces usages, en incluant bien les produits importés. 2- La substitution est plus progressive pour les HAP (substitution des goudrons de houille et des fluxants de bitumes riches en HAP pour la production de revêtements routiers, substitution des plastifiants aromatiques pour la production de pneus, substitution de la créosote comme produit de traitement des bois,..). Le problème reste, en revanche, entier pour les produits à base de PVC fabriqués avant 2000 arrivant en fin de vie et pour les produits et matériaux arrivant en fin de vie contenant des HAP. - A la fois pour le DEHP et pour les HAP, il est donc important de garantir une bonne gestion des déchets pour éviter les émissions à ce stade du cycle de vie de ces substances ; 3- Les stocks de DEHP et HAP produits sur les voieries apparaissent comme une source importante de contamination des eaux par ruissellement. Il existe donc une marge de progrès intéressante pour réduire les émissions à la fois de DEHP et de HAP à travers une meilleure gestion du ruissellement urbain, toute fois à relativiser pour le DEHP qui est en train d'être substitué. 4- Le traitement des eaux usées génère un transfert d'une grande part des quantités de DEHP et HAP présents dans les eaux usées vers les boues d'épuration. Certaines techniques de prétraitement des boues comme le compostage, toujours en étude, peuvent produire des résultats intéressants de réduction des teneurs en DEHP et HAP qu'il conviendrait d'encourager avant l'épandage de ces boues. - Des quantités importantes de HAP peuvent être entraînées par lessivage à partir des friches industrielles vers les masses d'eau. Seuls 21% des sites répertoriés BASOL étant déjà traités ou en cours de traitement, il existe une marge de progrès intéressante à travers la réhabilitation de ces sites.
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