Conception d'indices de bio-évaluation de la qualité écologique des masses d'eau de transition de l'île de la Martinique à partir des épibiontes des racines de palétuviers. Spongiaires et autres groupes taxonomiques. Rapport final
Dans le cadre de la DCE, un programme de recherche de bioindicateurs de l'évolution de la qualité des Masses d'Eau de Transition de Martinique a été mené entre Novembre 2010 et Mars 2012. Des suivis des épibiontes des racines du palétuvier Rhizophora mangle ont été mis en oeuvre à 4 reprises, deux fois en saison humide et deux fois en saison sèche. Deux protocoles distincts ont permis de suivre l'ensemble des macro-organismes classés par grandes catégories ainsi que la diversité des spongiaires dans huit sites répartis autour de la Martinique. Ce travail est le premier de ce type en Martinique. Il a permis d'acquérir de nombreuses données sur les épibiontes de racines de palétuviers, notamment la distribution des espèces et de groupes fonctionnels. Globalement environ 25% de la racine reste non colonisée. Ce sont ensuite les macroalgues et un couvert gazonnant multi-spécifique (turf) qui occupent la majorité de l'espace, suivis par les bivalves (19%), les éponges (15%), les cirripèdes (4%), les bryozoaires (2%) et les ascidies (1%). Des variabilités spatiales (intra et inter site) et temporelles ont été observées. Cette variabilité suggère que certains groupes d'organismes pourraient contenir de bons bioindicateurs des variations de qualité du milieu (macroalgues, ascidies, spongiaires). Dans le futur, l'étude de ces groupes devrait être conduite au niveau de la diversité spécifique en considérant les préférences écologiques des espèces inventoriées. Le suivi des spongiaires a permis de recenser 47 espèces, dont une n'avait jamais décrite auparavant. L'étude de la richesse spécifique cumulée à l'échelle de la Martinique a montré que l'effort d'échantillonnage était globalement satisfaisant, mais aussi, qu'il reste encore quelques espèces à recenser dans les mangroves. Des variations inter-sites et inter-campagnes des peuplements de spongiaires ont été mises en évidence. Au regard de cette variabilité, il semble exister une relation entre la richesse spécifique et l'indice de pression anthropique. La richesse spécifique ainsi que la présence/absence de certaines espèces d'éponges sont des pistes sérieuses pour la construction d'un bioindicateur de la qualité des masses d'eau jouxtant les mangroves. L'expérience acquise au cours de ces quatre campagnes d'échantillonnage a également permis d'affiner la méthodologie et de faire de nombreuses préconisations concernant des suivis à venir. Des études complémentaires, en particulier au niveau spécifique sur les groupes autres que les spongiaires ainsi qu'un travail sur les indices de pressions anthropiques sont nécessaires pour confirmer ces conclusions.
Auteurs du document :
TOLLU G., CARTERON S., THABARD M., POUGET-CUVELIER A., IMPACT MER, GINGER ENVIRONNEMENT
Diffuseur des métadonnées :
Office français de la biodiversité
Mots clés :
MANGROVE, QUALITE, BAIE DE FORT DE FRANCE, BAIE DU MARIN, COTE ATLANTIQUE, EPIBIONTES, SPONGIAIRES, BIODIVERSITE, INDICATEURS, MASSES D'EAU, PRESSIONS ANTHROPIQUES
Un permalien est l'URL initiale d'un article ou d'une page, conçu pour refèrer un élément d'information et rester inchangé de façon permanente.Permalien :