Etudes des interactions du Silure glane (Silurus glanis) avec l'ichtyofaune métropolitaine. Rapport final
Originaire de l'Est de l'Europe et d'Asie de l'Ouest, le silure glane (Silurus glanis), espèce largement introduite, est maintenant présente dans la plupart des cours d'eau français. La présence de cette espèce, d'une taille adulte deux fois supérieure à celle du brochet (Esox lucius), soulève de nombreuses questions sur son comportement alimentaire et son impact potentiel sur l'ichtyofaune. L'objectif de ce travail est donc d'améliorer les connaissances sur le comportement alimentaire du silure et d'estimer son impact potentiel sur les populations de poissons de rivières. Les premiers résultats obtenus dans la rivière Lot à partir d'analyses d'isotopes stables révèlent que les jeunes silures et les brochets occupent des niches trophiques similaires. La compétition trophique semble néanmoins limitée : la forte croissance observée chez les brochets suggère que la rivière est assez productive en proies pour abriter les deux espèces. La proportion de la productivité piscicole consommée par une population de silures d'un bief de la rivière Lot, estimée par modélisation Bayésienne, n'est pas négligeable puisque l'estimation de la consommation par le silure la plus probable est d'environ 50% de la productivité annuelle. Dans la Garonne, l'analyse du régime alimentaire du silure, effectuée en couplant analyses par isotopes stables, contenus stomacaux et code barre génétique (metabarcoding) des fèces, confirme le caractère très opportuniste du silure. Parmi les espèces consommées figurent les migrateurs anadromes, plus particulièrement consommées par les silures de grande taille. La présence de barrage susceptible de concentrer les espèces migratrices ne semble pas créer de spécialisation trophique du silure vis à vis des espèces anadromes. Sans connaissance globale des stocks des proies et de silures dans la Garonne, ces résultats ne permettent pas pour autant de dire si le silure a un rôle majeur dans la diminution globale observée des populations d'espèces anadromes. Enfin, un bilan général de l'impact potentiel du silure sur les poissons des petits et moyens cours d'eau, dressé à l'échelle de notre territoire à partir de l'analyse de plus de 25 ans de données de pêche de l'ONEMA, indique qu'à l'exception de quelques rares cas, le silure ne semble pas avoir d'impact majeur sur la richesse spécifique, la densité et la biomasse des poissons (hors migrateurs anadromes).
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