Les résidus de médicaments dans les eaux : un nouveau risque en environnement - santé ? Etude bibliographique et enquête en laboratoire de chimie analytique. Livrable L1
Le volet sociologique du projet SIPIBEL-RILACT vise à identifier des leviers d'action dans la chaîne d'usages des médicaments qui permettent de limiter les rejets de résidus de médicaments dans l'eau. Une première tâche a consisté à identifier les contours de ce concept, revenir sur son émergence et discuter son rattachement à la notion de risque. Une enquête ethnographique a donc été réalisée en 2014 2014-2015 au Laboratoire d'étude et de recherche en environnement et santé (LERES, Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique, Rennes), spécialisé dans la détection et l'analyse des micropolluants dans les eaux destinées à la consommation. Elle s'est intéressée à la façon dont sont révélés les résidus de médicaments en laboratoire, par la mobilisation d'équipements techniques et de compétences spécialisées dans les " micropolluants ". Ces observations soulignent le statut non stabilisé des résidus de médicaments, du fait des difficultés de leur mise en évidence, et encore davantage de leur éventuel impact sur l'environnement et la santé. Plus encore, le " résidu de médicament " a ceci de spécifique qu'il est mis en perspective avec l'usage d'un bien - le médicament - central en France et perçu de façon générale très positivement. Dans cette mise en perspective, sa reconnaissance en tant que " facteur d'exposition " apparaît particulièrement délicate. Finalement, il rejoint la problématique plus large des risques dans le domaine des " faibles doses ", confrontées aux limites de l'expérimentation en laboratoire, ainsi que des " risques émergents ", qui soulèvent de nouveaux défis pour l'expertise toxicologique et médicale, et par leur intangibilité pour nombre d'acteurs peuvent peiner à mobiliser les collectifs. Emerge ainsi la question de l'applicabilité d'un " principe de précaution ", et de la forme que celui celui-ci pourrait prendre pour la question des résidus de médicaments dans les eaux. Deux pistes émergent en particulier : favoriser une certaine matérialisation du risque, pour qu'il soit pris en compte, et identifier ce qui peut, dans les objets ou dispositifs techniques et usages et pratiques associés, être modifié, sans qu'il soit besoin de mobiliser de principes d'ordre éthique.
Auteurs du document :
MAURICE A.C., HARPET C., EHESP, EHESP, AGENCE DE L'EAU RHONE MEDITERRANEE CORSE, UNIVERSITE LYON
Diffuseur des métadonnées :
Office français de la biodiversité
Mots clés :
SOCIOLOGIE, ENQUETE, HAUTE SAVOIE, RESIDUS DE MEDICAMENTS, CHANGEMENT DE PRATIQUES, MICROPOLLUANTS, SANTE ENVIRONNEMENT
Un permalien est l'URL initiale d'un article ou d'une page, conçu pour refèrer un élément d'information et rester inchangé de façon permanente.Permalien :