Le changement climatique et les modifications de pratiques induisent une augmentation de la teneur en hydrogène sulfuré (H2S) dans les réseaux d’assainissement. Outre l’aspect sanitaire, l’H2S peut être responsable de la dégradation des canalisations et/ou infrastructures en béton, en particulier lorsqu’il est oxydé par des micro-organismes sulfo-oxydants avec formation d’acide sulfurique. Cet acide réagit avec les composés alcalins du béton et notamment avec l’hydroxyde de calcium pour former du gypse, composé expansif. Dans ces conditions et en fonction de la teneur en H2S, des dégradations importantes sont observées qui peuvent quelquefois conduire à l’effondrement du béton dans la partie aérienne. Des recommandations sur le choix des ciments sont proposées pour ces environnements, mais ne donnent pas entière satisfaction compte tenu du manque de données sur le comportement des matériaux cimentaires en fonction de la teneur en H2S.
Dans cette étude, trois mortiers formulés avec des ciments différents ont été exposés sur six sites différents en France afin d’essayer de mieux définir les classes d’exposition définies dans le fascicule FD P 18-011 (Recommandations pour la formulation des bétons-Norme française) relatif aux environnements contenant de l’H2S.
L’utilisation de teneur moyenne en H2S ne semble pas la donnée la plus judicieuse pour classer les environnements, l’utilisation du 3e quartile apparaît comme un paramètre plus approprié. Il est ainsi possible de former trois classes : la classe 1, le 3e quartile est inférieur à 8 ppm (partie par million) ; la classe 2, le 3e quartile est compris entre 8 et 15 ppm ; et la classe 3, le 3e quartile est supérieur à 15 ppm
