Suivi écologique de l'impact du pâturage en Durance
L'intérêt écologique du site Natura 2000 de la Durance relève des espèces animales et végétales associées à sa végétation particulière. Or, l'entretien de la végétation dans le lit de la Durance et ses abords est une nécessité règlementaire. En effet, Réseau de Transport d'Electricité (RTE) se doit de garantir la sûreté du système électrique qu'est la ligne 400 kV Boutre-Tavel (dont une grande partie du trajet se situe dans la Durance et ses milieux alluviaux) en évitant l'amorçage de la ligne par la végétation. Aussi, l'aménagement hydroélectrique durancien, ayant supprimé les petites et moyennes crues entretenant un lit ouvert peu végétalisé, entraîne un développement de la végétation dans le lit de la rivière. Electricité de France (EDF) se doit ainsi d'entretenir un lit non végétalisé (essartement) afin d'éviter une rehausse des lignes d'eau en crue et ainsi assurer la sûreté du système de protection contre les inondations. Le SMAVD a entamé une démarche de développement du pâturage dans la Durance, afin de répondre à plusieurs objectifs : Réduire les actions mécaniques d'entretien de la végétation perturbantes pour les milieux (entretien sous les lignes électriques, essartement) ; Entretenir les milieux ouverts favorables à la biodiversité (pelouses/ourlets des terrasses hautes, lit de la Durance hors chenal d'essartement). Début 2016, le SMAVD et RTE, en partenariat avec un éleveur, ont engagé une démarche de gestion de la végétation par pâturage ovin itinérant sous la ligne électrique et sur certains secteurs accessibles du lit vif, dans le secteur de Bompas. EDF est également partenaire de cette expérimentation de pâturage car cette démarche pourrait contribuer de manière plus écologique qu'actuellement à remplir localement son obligation d'essartement régulier du lit de la Durance nécessaire à la conservation d'un chenal d'écoulement des crues. Depuis, le pâturage dans le domaine public fluvial et dans le site Natura 2000 de la Durance tend à se développer au gré des opportunités en tenant compte des contraintes techniques et écologiques. Les premières expérimentations menées en 2016 de mise en place de troupeaux essentiellement ovins semblent freiner la dynamique de la végétation ligneuse par abroutissement (Peupliers, Robinier). Aussi, la Canne de Provence, quand elle est jeune et non lignifiée (notamment les repousses jusqu'à un mètre après un broyage), montre une appétence particulière par les ovins. Le présent rapport d'expertise a pour objectif de mesurer de manière appropriée, l'impact du pâturage sur les milieux et ses cortèges d'espèces associées au regard des objectifs attendus.
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