Le Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau traite cette année de l'eau et les changements climatiques. Lancé à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, célébrée le 22 mars, le rapport fournit aux décideurs des connaissances et des outils pour formuler et mettre en œuvre des politiques durables dans le domaine de l'eau.
Face aux menaces, comme les inondations et sécheresses, et leurs corollaires (risques accrus de pollution de l'eau : contamination pathogène causés par les inondations ou par des concentrations plus élevées de polluants pendant les périodes de sécheresse), le rapport met en avant deux stratégies complémentaires à mettre en œuvre, l’adaptation et l’atténuation :
L'adaptation englobe une combinaison d'options naturelles (Solutions fondées sur la Nature – SFN), techniques et technologiques, ainsi que des mesures sociales et institutionnelles pour atténuer les dommages et exploiter les quelques conséquences positives des changements climatiques. Elle est susceptible d’avoir des retombées favorables très rapides, principalement au niveau local.
L'atténuation comprend les interventions humaines nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) tout en exploitant les puits de carbone afin de diminuer la quantité de CO2 et autres GES présente dans l’atmosphère. Or, les possibilités d'atténuation en matière de gestion de l’eau restent notoirement méconnues.
Cela concerne notamment les eaux usées, car, on estime que leur traitement est générateur de 3 à 7% des émissions de GES. Ces dernières proviennent à la fois de l’énergie nécessaire et des procédés biochimiques utilisés. Mais, du fait de la décomposition de la matière organique qu’elles contiennent, les eaux usées non traitées sont aussi une importante source de méthane, un puissant gaz à effet de serre. Le rapport souligne que les eaux usées contiennent plus d’énergie que ce qui est nécessaire à leur traitement, à condition, bien sûr, de l’exploiter. Or, on estime qu’entre 80 et 90% des eaux usées sont rejetées sans traitement à travers le monde.etnbsp;
Concrètement, une gestion optimale de la ressource en eau implique d’investir dans des techniques modernes de traitement capables de tirer le méthane de la matière organique pour générer du biogaz utilisé comme énergie pour les process. Cela permettra de réduire les émissions de milliers de tonnes de CO2 tout en réalisant des économies financières.
De même, la «etnbsp;réutilisationetnbsp;» des eaux usées et partiellement traitées pour l’irrigation ou pour l’industrie est une voie intéressante car elle ne nécessite pas de les rendre potables via des traitements poussés consommateurs d’énergie.
L'adoption de mesures intégrées d'adaptation et d'atténuation est une proposition gagnant-gagnant, estiment enfin les auteurs du rapport. Elles sont bénéfiques pour la gestion durable des ressources en eau et pour le droit humain à l'eau potable et à l'assainissement. Elles s'attaquent en outre directement aux causes et aux conséquences des changements climatiques, y compris dans la réponse à apporter face aux phénomènes météorologiques extrêmes. Elle contribue enfin à la réalisation de plusieurs des Objectifs de développement durables.