Une part importante de la biodiversité est aujourd’hui menacée. Celle des oiseaux dans les milieux agricoles l’est particulièrement à cause de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques (PPP) et de la simplification des paysages agricoles. L'auteur étudie les liens entre ces deux variables et la fréquentation des parcelles agricoles par les oiseaux en Camargue, où de nombreux oiseaux d’intérêts communautaires fréquentent les agroécosystèmes.
Pour ce faire, l’auteur a analysé les données récoltées lors du projet Farmland où les oiseaux des parcelles de riz et de blé dur ont été échantillonnés en 2013. L’utilisation de modèles à effets mixtes permet d’étudier les variables d’intérêt, ici l’indice de fréquence de traitement phytosanitaire (IFT) et la proportion de milieux semi-naturels et d’infrastructures agroécologique (IAE) dans le paysage. Grâce à ces analyses, une diminution de la richesse spécifique des oiseaux dans les parcelles de riz avec l’augmentation de l’IFT a été mise en évidence. Cela peut s’expliquer par l’impact qu’ont les pesticides sur les réseaux trophiques en diminuant la ressource alimentaire. L'auteur a également mis en évidence une augmentation de la diversité et de la richesse spécifique des oiseaux avec la proportion de milieux semi-naturels et d’IAE dans le paysage. Cette tendance s’explique par le rôle de zones refuges exercé par ces milieux. Ceux-ci vont réussir à atténuer l’impact négatif des PPP car pour des IFT faible, les parcelles implantées dans des paysages avec de nombreux milieux semi-naturels vont garder une abondance en oiseaux élevée.