Contamination plasmatique chez la Cistude d'Europe dans une zone humide méditerrannéenne
La dégradation des zones humides et l’incidence sur les organismes sont des sujets d’actualité car il s’agit d’écosystèmes menacés subissant de multiples pressions anthropiques. Pour déterminer les niveaux de contamination et l’exposition actuelle des organismes, cette étude propose d’étudier la contamination plasmatique d’une espèce « sentinelle » en Camargue, la cistude d’Europe, par les polluants organiques persistants (POPs) historiques (polychlorobiphényles et pesticides organochlorés) et au N,N-Diéthyl-méta-toluamide (DEET), une substance actuellement utilisée dans les répulsifs anti-moustiques. Nous avons examiné si la concentration et l’occurrence des polluants dans le plasma dépendent des caractéristiques des tortues (sexe, âge, stade croissance), de la période d’échantillonnage et du site de capture. Des prises de sang sont réalisées chez des tortues issues de populations suivies depuis plus de 20 ans au sein de la Réserve Naturelle de la Tour du Valat. Les dosages de polluants sont faits dans des extraits purifiés de plasma à l’aide d’une chromatographie en phase gazeuse et spectrométrie de masse en tandem. Nous observons une différence significative de contamination entre les sites de capture et une corrélation négative de la concentration générale avec l’âge. On ne détecte globalement pas de différence entre mâles et femelles. Les POPs sont retrouvés à l’état de trace et, pour la plupart, en dessous des limites de quantification. Seul le DEET atteint des concentrations élevées (535 ng/mL). Au vu de ces résultats, les prospections de la contamination du plasma des cistudes devraient approfondir la piste du DEET et se concentrer sur des pesticides actuellement utilisés.
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