Les herbiers de zostères constituent un écosystème clé dans la réhabilitation de l’Étang de Berre. De mauvaises conditions environnementales ont considérablement fait chuter la surface qu’ils couvraient dans les années 1960. Malgré une amélioration récente des conditions, leur surface n’a pas augmenté et s’est stabilisée. Une expérience de transplantations a été réalisée en 2009 pour déterminer si ce phénomène était dû à une mauvaise vitalité de l’herbier relique ou à des conditions environnementales encore trop perturbées.
Cette étude vise alors à aider à la prise de décision quant à la poursuite des transplantations dans l’Étang de Berre. Pour cela, les herbiers reliques et les transplantations ont été suivis de 2009 à 2013. Les probabilités de survie 4 ans après les transplantations sont faibles (0,24 sur le site de l’embouchure de l’Arc et 0,04 sur celui de la Pointe de Berre, seuls sites sur les 6 originels où les transplants ont survécus). Cependant, les surfaces des herbiers reliques occupent aujourd’hui une surface de 405 m2 au niveau de l’embouchure de l’Arc et de 5148 m2 à la Pointe de Berre. L’analyse cartographique montre une progression en direction de la côte. Ces résultats montrent une stabilisation voire une légère augmentation pour l’herbier de Berre. Les mesures de vitalité telle que le LAI (indice de surface foliaire) correspondent à la littérature (5,1 à Berre et 6,6 dans l’étang de Biguglia en Corse). L’analyse environnementale montre que la variable vent influe sur la quantité de lumière parvenant au fond lorsque sa valeur dépasse les 8 m.s-1(29 km.h-1).Le déclin des transplants couplé au fait que l’herbier relique se maintient sans progression significative témoigneraient de conditions environnementales ne permettant pas la recolonisation des herbiers de zostères, notamment vers le large. Au vu de ces résultats, l’amélioration des conditions environnementales constitue un préalable à toute opération de transplantations de plus grande envergure.