Longtemps considérée comme une espèce nuisible, l’anguille est aujourd’hui une espèce menacée en dehors de ses limites biologiques et sa pêche n’est pas durable. Depuis les années 70, la population d’anguilles européennes, Anguilla anguilla, est en nette régression. Ce déclin est principalement dû aux activités d’origine anthropique, dont la pêche n’est qu’une composante. Les changements climatiques, la réduction de l’accessibilité et la dégradation des habitats, la prédation et le parasitisme sont autant en cause. L’Union Européenne a donc institué, par l’intermédiaire du Règlement Européen n°1100 du 18 sept embre 2007, des mesures de reconstitution du stock d’anguilles européennes. Le Plan National Anguille de la France a pour principaux objectifs de réduire la mortalité par pêche de 30% en 3 ans et d’avoir un échappement d’au moins 40 % de la biomasse d’anguilles argentées qui aurait existé si aucune influence anthropique n’avait impacté le stock (Onema, 2008). Au niveau méditerranéen, la pêche de l’anguille revêt une importance socio-économique considérable et fait vivre plus de 600 pêcheurs. Une gestion de cette ressource dans les milieux lagunaires méditerranéens est donc indispensable aussi bien pour la préservation de l’espèce que pour le maintien de cette activité traditionnelle. Dans ce contexte, une étude a été lancée sur l’Étang de l’Or afin de caractériser la population d’anguilles de cette lagune et de proposer des pistes de gestion de la pêcherie. Cette étude se base sur un modèle de dynamique des populations réalisé par Bevacqua et al. (2007) en Camargue. Une description de la population (structure en classe de taille, sex-ratio, parasitisme, prédation aviaire…) ainsi que plusieurs sous-modèles : de croissance, de mortalité par pêche, de mortalité naturelle ont été réalisés. La finalité du modèle globale est d’estimer un échappement des anguilles argentées, de vérifier sa conformité à l’objectif de 40% et d’améliorer la gestion de la pêcherie.