Dans le cadre de la deuxième année du partenariat pour « la maîtrise de l’incursion des Flamants roses dans les rizières de Camargue » agréé entre le Parc naturel régional de Camargue, le Centre Français du Riz, SALINS et la Tour du Valat, un comité de pilotage a défini plusieurs actions à mettre en place en 2008. Ces actions, leurs résultats et les propositions d’amélioration sont résumés ci-dessous. Expérimentation de parcelles attractives Objectifs : Mise en place de parcelles attractives (sans effarouchement) en échange d’une indemnisation par le CFR des riziculteurs volontaires.
Actions : Surveillance de 32.5 ha de parcelles attractives pendant 27 nuits.
Bilan : Attractivité réduite constatée. L’absence de système d’effarouchement ne semble pas suffisante à rendre un ensemble de parcelle assez attractive. De plus les successions d’assecs liés à l’itinéraire cultural brisent la dynamique d’attractivité qui pourrait se mettre en place. L’expérience ne sera pas réitérée en 2009.
Test d’un système d’aide à la décision pour la plantation de haies
Objectifs : Test du système d’aide à la décision CAMGIS développé en 2007 par la société Geomatys dans le but d’accompagner la plantation de haies par des riziculteurs volontaires.
Actions : Pas fait.
Objectifs à poursuivre : Report de cette activité sur 2009.
Evaluation des dispositifs d’effarouchement
Objectifs : Apporter un soutien technique aux riziculteurs pour l’effarouchement. Evaluer l’efficacité de dispositifs innovants.
Actions : Evaluation de l’efficacité lampes à éclat et de projecteurs solaires ayant donné de bons résultats en 2007. Enquête téléphonique pour évaluer les systèmes de dissuasion utilisés.
Bilan : De nombreuses incursions ont lieu malgré l’utilisation de systèmes autrefois efficaces. On constate une perte d’efficacité des systèmes par accoutumance des flamants.
Objectifs à poursuivre : Soutenir les riziculteurs en leur fournissant des systèmes d’effarouchement innovants et contrôler les activités d’effarouchement dans le but de réduire la dispersion des incursions. Cela permettrait de diminuer les coûts humains et matériels de chaque riziculteur. Sachant que l’efficacité des nouveaux systèmes tendra à diminuer avec leur utilisation, il est primordial de gérer leur utilisation en y associant une mesure de gestion à long terme, tel que l’aménagement paysager.
Expérimentation d’un ajustement de la période de reproduction des flamants
Objectifs : Réduire les incursions des flamants en les mobilisant sur l’îlot de reproduction au moment des semis de riz.
Actions : Décalage de l’initiation de la ponte au 2 mai par la manipulation de la mise en eau de l’étang de reproduction
Objectifs à poursuivre : L’évaluation de l’efficacité de cette action ne peut avoir lieu que sur le long terme.
Suivi des incursions
Objectifs : Assurer le suivi spatial et temporel des surfaces de rizières touchées par les incursions, à l’échelle du territoire rizicole, par une démarche de déclarations volontaires des riziculteurs. Evaluer l’efficacité des mesures mises en place pour diminuer les incursions.
Actions : Suivi des dommages par déclarations volontaires et enquêtes téléphoniques. Estimation du nombre et de la surface des parcelles fréquentées. Constat au sol des superficies réellement endommagées. Evaluation aérienne de la robustesse des constats au sol par 3 survols du territoire rizicole.
Bilan : Large dispersion géographique des incursions. Les surfaces endommagées sont passées de 0.68% de la sole rizicole en 2007 à 4.62% en 2008. Les survols confirment la robustesse des dommages au sol. Cependant, vu des airs, une grande partie des dommages semble avoir été compensée soit par des resemis, soit par le tallage du riz.
Objectifs à poursuivre : Poursuivre l’enquête téléphonique pour évaluer l’efficacité des actions mises en oeuvre. Estimer les coûts des pertes de rendement à la récolte sur les superficies endommagées.
Evaluer la possibilité d’estimer les dommages à partir de leur signature sur des images satellites.
En conclusion, la maîtrise du risque d’incursion doit être envisagée à court terme par l’expérimentation de systèmes d’effarouchement innovants, et à long terme par le reboisement du parcellaire rizicole. Ces approches doivent être accompagnées d’un suivi précis des dommages occasionnés aux rizières sur le long terme afin d’évaluer l’efficacité des mesures testées.