La plaine littorale de Montpellier, notamment le secteur sud de la commune de Lattes, est particulièrement favorable à l'analyse pollinique. La présence de lagune est à l'origine d'une excellente conservation pollinique. Les travaux de Planchais ont montré une dynamique de végétation comparable à celle observée dans des secteurs avoisinants. Le diagramme d'Embouchac permet de suivre très précisément l'évolution de la végétation depuis la fin du Préboréal, et ceci en relation avec les facteurs écologiques locaux, tant abiotiques (climatiques et édaphiques) que biotiques (concurrences interspécifiques et anthropisation).
La présence d'un Boréal tripartite (reconnu également à Berre par Triat-Laval) peut être une spécificité liée à la position côtière de ce sondage. La forte anthropisation reconnue dès la fin de la première moitié de l'Atlantique ancien masque partiellement (puis plus intensément au cours des chronozones suivantes) le facteur climatique. Cette anthropisation prépondérante, interagissant avec les facteurs édaphiques (liés aux fluctuations lagunaires), induit le comportement particulier de certains taxons par rapport aux secteurs voisins. Ainsi, les dynamiques spécifiques de Quercus type ilex, Fagus, Ulmus, Tilia et des Chenopodiaceae donnent un caractère local très marqué à la seconde moitié de l'Holocène (de l'Atlantique récent au Subatlantique) de ce diagramme. C'est également le cas pour Vins, Alnus et Salix qui semblent directement liés aux activités humaines au cours du Subatlantique, en relation avec le développement de la cité portuaire protohistorique et romaine de Lattara.