D’origine tropicale, les libellules sont des insectes très sensibles aux variations thermiques. Leur promptitude à réagir à ce paramètre et leur exceptionnelle aptitude au vol en font des indicateurs tout désignés pour détecter un éventuel réchauffement climatique. La documentation scientifique publiée de 1950 à nos jours permet de vérifier sur la péninsule ibérique, l’arrivée de plusieurs libellules afrotropicales et, ensuite de suivre leur diffusion en Andalousie et sur les provinces voisines, l’une des espèces atteignant même le sud de la France. La situation est un peu plus compliquée pour notre pays, mais de récents inventaires mettent en évidence une poussée migratoire septentrionale d’une majorité d’espèces méridionales qui, pour se déplacer sur de grandes distances, suivent l’axe Rhône-Saône à l’est et, à l’ouest, longent la façade atlantique jusqu’au Val de Loire qui leur sert de tremplin pour aller vers le nord. Ces dernières années, plusieurs espèces méridionales ont colonisé la Belgique et les pays limitrophes, quelques-unes n’hésitant pas à traverser la Manche pour se répandre sur les Iles Britanniques, l’une d’elles semblant s’y être implantée durablement. Si le réchauffement climatique favorise la diversification des libellules sur toutes les régions de notre pays, la contrepartie inquiétante est une raréfaction significative et récente des espèces eurosibériennes les plus sensibles. (Résumé de l’auteur)
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