Systèmes agropastoraux et milieux périurbains en Basse Auvergne au cours des trois derniers millénaires : contribution de l’analyse palynologique à l’étude des interactions sociétés-milieux

« Cette thèse apporte des éléments nouveaux permettant d’approfondir les connaissances sur les relations homme-milieu au cours des trois derniers millénaires en Basse Auvergne (plaine de Limagne et ensemble plateau des Dômes/Haute Combraille) à partir de la mise en valeur des séquences longues disponibles et en utilisant les potentialités de la palynologie sur site archéologique. Cette approche met l’accent sur la spatialisation des phénomènes observés, au sein de ces deux territoires contrastés pour mieux appréhender les dynamiques spatiales les animant et les liens les unissant. La combinaison de ces deux approches polliniques permet d’utiliser efficacement leur complémentarité, d’une part pour nous adapter à des zones peu propices à l’analyse pollinique, du fait de la rareté des milieux humides ayant des séquences subatlantiques sur le plateau et surtout en plaine, et d’autre part pour mieux percevoir les caractéristiques des paysages à différentes échelles, du jardin au territoire. Les résultats sont donc en partie qualitatifs. Un espace d’agrément et un bois sacré ont pu être mis en évidence pour la période romaine. Sur le plus long terme, l’évolution paysagère des finages du Grand Marais de Limagne, c’est-à-dire le passage progressif de systèmes agropastoraux où l’élevage est privilégié à la domination de la céréaliculture, a pu être suivi siècle par siècle, du Second Age du Fer à l’époque romaine. Un renforcement des connaissances sur les paysages et les productions (le chanvre) de l’ensemble du Moyen Age, sur les deux territoires, constitue un apport majeur de ce travail. Sur le temps long, nous concevons de mieux en mieux l’ancienneté de la mise en valeur du Bassin de Clermont (dès le Néolithique ancien) et la précocité des changements paysagers tout au long de la période étudiée. Nous aboutissons également à une meilleure perception de l’influence qu’exerce ce « centre » sur le plateau des Dômes, grâce à la séquence très dilatée du bas-marais de Monchâtre restituant les évolutions végétales sur deux derniers millénaires. Enfin, trois séries de restitutions paysagères illustrent cette thèse, l’une d’entres elles ayant bénéficié d’un travail plus poussé combinant imagerie 3D et réalité virtuelle. » (résumé)