Diagnostic hydrobiologique de l'étang d'Arasu (commune de Zonza-Sainte Lucie de Porto Vecchio) et propositions d'aménagement et de gestion.
Parmi les nombreux étangs parsemant le littoral de la Corse se trouve l'étand d'Arasu accompagné du petit marais de Pozzu Neru, à 10 km au nord est de Porto vecchio, sur la commune de Zonza Sainte Lucie de Porto Vecchio. Eloignée des centres urbains importants, cette zone humide se trouve pour l'instant dans une situation avantageuse pour le maintien de la qualité du milieu. Cependant, la construction de nombreuses propriétés aux alentours de ces dernières années permet d'émettre des réserves quant à l'évolution future de la zone. Dans le but d'orienter au mieux la gestion du milieu, le CEL (qui a récemment acquis une partie de l'étang) a chargé l'AGENC de mener un diagnostic sur l'hydrologie et l'hydrobiologie de cet étang lagunaire, et de caractériser le petit marais voisin. Le suivi historique a tout d'abord révélé la profonde perturbation exercée sur l'étang par le creusement de ses fonds et la création de quatre bassins principaux et de deux bassins secondaires. La qualité satisfaisante de l'étang mais également du marais a pu être confirmée par des analyses physico-chimiques. Elles ont en outre renseigné sur le caractère dulçaquicole du marais et marin de l'étang. En effet, petit étang de 21,1 ha et 1,5 m de profondeur moyenne, il reçoit peu d'apports d'eau douce du bassin versant et communique par ailleurs avec la mer. Cette communication s'opère dans les deux sens par un grau artificiel au sud-est de l'étang, par un grau naturel situé au milieu du cordon dunaire, mais fonctionnant de manière exceptionnelle, et par infiltration sous le cordon dunaire. Malgré cette ouverture, l'étang fonctionne de manière aléatoire avec des crises anoxiques estivales manifestées par une mortalité importante de la macrofaune benthique qui est caractérisée par une richesse spécifique et une densité faibles. Elle est dominée par des espèces tolérantes capables de résister à des conditions de vie extrêmes. Ceci est du aux nombreux stress provoqués par les variations importantes et brusques des paramètres physico-chimiques de la colonne d'eau. La salinité est notamment un paramètre très fluctuant : durant l'été, le milieu tend à être sursalé du fait de la concentration des sels par évaporation de l'eau. Le marais subit la même évolution qui aboutit à son assèchement complet certaines années. Les apports en nutriments du bassin versant sont réduits. L'enrichissement du milieu est donc modéré, mais la qualité de ce milieu est étroitement liée au fonctionnement du grau puisque celui-ci est le vecteur des échanges d'eau et de biomasse animale et végétale. La gestion actuelle du grau semble être la plus favorable à l'étang puisqu'elle permet d'éviter son surenrichissement. Par contre, elle n'assure pas une grande diversité faunistique. Le rétablissement des communications entre les bassins pourrait en outre permettre ultérieurement un retour à un aspect paysager plus satisfaisant.
Auteurs du document :
PELLETIER P.
Obtenir le document :
Conservatoire de l'Espace Littoral et des Rivages Lacustres
Mots clés :
CIRCULATION DE L'EAU, ANOXIE, COMBLEMENT, GRAU, GESTION, HYDROBIOLOGIE, ETANG D'ARASO
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