Approche in vitro et in vivo des interactions hémocytes/parasite Bonamia ostreae, chez l'huître plate Ostrea edulis

Depuis la fin des années soixante, la conchyliculture française doit faire face à des mortalités importantes d'huître plate, Ostrea edulis, causées entre autres, par le protozoaire, Bonamia ostreae, responsable de la bonamiose. Peu de moyens sont à l'heure actuelle à la disposition des professionnels pour lutter contre cette maladie. L'obtention d'animaux résistants à cette infection est une voie retenue et explorée par l'Ifremer pour combattre la bonamiose et tenter d'apporter des solutions aux conchyliculteurs. Dans cette optique, l'Ifremer, a entrepris un programme de sélection pour obtenir des animaux résistants en exerçant une pression de sélection par inoculation de parasites purifiés dans la cavité péricardique d'animaux anesthésiés. Les premières études ont porté, au sein de ce programme, sur les hémocytes de l'huître plate, Ostrea edulis. Ces cellules sont en effet intéressantes à étudier, car elles sont à la fois, impliquées dans les mécanismes de défense chez les bivalves et les cellules cibles du parasite Bonamia ostreae. Les travaux réalisés ont montré qu'il semble exister trois types cellulaires dans l'hémolymphe, sur la base de caractères morphologiques et de coloration : les granulocytes, les grands hyalinocytes et les petits hyalinocytes et que les animaux sélectionnés pour leur résistance accrue à la bonamiose possèdent un faible pourcentage de grands hyalinocytes par rapport aux animaux contrôles. Ainsi l'hémogramme (porucentage des trois types hémocytaires) pour un individu semble pouvoir donner une information concernant son état de résistance vis à vis de la bonamiose. Partant de cette observation, il a été émis l'hypothèse que la répartition hémocytaire pour un individu donné pourrait être associée aux mécanismes de résistance vis à vis du parasite Bonamia ostreae, voir même de les expliquer. Pour tenter d'apporter des éléments de réponse à cette hypothèse, deux approches complémentaires ont été envisagées dans ce travail : une approche in vivo et une approche in vitro.