ACOR - Apport de connaissances aux opérations de repeuplement en anguille. Expérimentation in situ et ex situ. Rapport final No. 2018_037_03 (incluant 2018_037_02). Révision 1

L'anguille européenne (Anguilla anguilla) est un poisson migrateur catadrome. Il colonise les rivières européennes au stade civelle avant sa métamorphose en anguille jaune. Depuis le début des années 1980, un déclin important de l'abondance de l'espèce a été observé dans l'ensemble de son aire de répartition, en particulier une chute du recrutement en civelle. Le repeuplement est envisagé comme solution dans un certain nombre de pays afin de pallier à cette disparition. Cette méthode implique que les civelles soient capturées par des pêcheurs professionnels, stockées chez des mareyeurs pour une durée variable, déplacées et subissent, dans certains cas, un marquage de masse (à l'alizarine en France). Chacune de ces étapes représentent un stress potentiel pour les civelles pouvant altérer leurs performances en termes de croissance et de survie. Le programme ACOR (apport de connaissances aux opérations de repeuplement en anguille) a, entre autre, étudié l'impact du repeuplement sur la survie et la croissance des civelles jusqu'au stade anguillette, soit pendant environ trois mois, dans l'Oir, affluent de la Sélune. Pour ce faire des civelles naturelles, c'est-à-dire ayant subi le moins de manipulation possible, et des civelles repeuplées, ayant subi l'ensemble des étapes relative aux opérations de repeuplement, ont été suivies. En 2017 et 2018, un échantillon de 8 085 individus d'origine naturelle a été capturé au tamis sur la Sélune (méthode douce) et marqué au VIE (visible implant elastomer) ; à cela s'ajoute 320 civelles capturées en 2017 directement dans l'Oir lors des suivis. Un échantillon de 15 870 civelles a été acheté à un mareyeur et marqué à l'alizarine. Parmi ces dernières, 12 235 individus ont été marqués au VIE. Au total, 24 275 civelles ont été relâchées et suivies dans l'Oir, affluent de la Sélune. Trois mois après les lâchers, deux séries de pêches électriques ont été effectuées et ont permis de capturées 865 anguillettes, dont 192 marquées au VIE. Le suivi s'est également effectué à l'aide de dispositifs de captures passifs (les flottangs), disposés sur dix secteurs en amont et en aval de la zone de lâcher. Ceux-ci ont été relevés une à deux fois par semaine pendant six mois en 2017 et en 2018 afin d'observer la dispersion et la colonisation des civelles. Les flottangs ont permis de capturer au total 1 970 civelles et anguillettes, dont 283 marquées VIE. En parallèle, des expérimentations en milieu contrôlé ont été effectuées pendant 43 jours sur 240 civelles issues du repeuplement et 2 lots (58 et 160) de civelles pêchées dans la Sélune pour mesurer leur survie dans ces conditions. L'analyse des différentes expérimentations montre que, malgré la variabilité des lots, la survie des civelles de repeuplement est significativement réduite, d'environ 50 %, par rapport aux civelles directement issues du milieu naturel. Les civelles des différentes origines ne montrent en revanche aucune différence en terme de dispersion. Enfin la croissance a été trop faible pour mettre en évidence de quelconques différences. Ce rapport donne également les résultats de la mise au point d'un marquage interne avec la calcéine sans choc osmotique. Une concentration de 5 000 mg/L pendant 3 heures permet d'avoir un bon marquage sans impacter la survie. Le coût plus élevé de ce marquage le limite néanmoins à des expérimentations particulières.

Auteurs du document :

DELAGE N., AZAM D., BEAULATON L., AFB, INRA, AGROCAMPUS-OUEST, UPPA, MNHN, FISH-PASS, MAA

Diffuseur des métadonnées :

Office français de la biodiversité

Mots clés :

REPEUPLEMENT, SURVIE, CROISSANCE, MARQUAGE, CIVELLE, ANGUILLE, EXPERIMENTATION IN SITU, EXPERIMENTATION EX SITU

Thème (issu du Text Mining) :

MILIEU NATUREL, FAUNE

Date :

2019

Type de ressource :

Document