Etude de l'évolution des populations de laro-limicoles en lien avec les dynamiques morphologiques paysagères dans les salins de Camargue. Vers une aide à la gestion des sites de reproduction

Les laro-limicoles coloniaux peinent à trouver des sites optimaux pour nicher et se reproduire en toute quiétude. Cette difficulté les oblige à se déplacer vers des sites de substitution. Cependant, ces sites ne leur assurent pas une reproduction de qualité d’où un déclin et une fragilisation des populations méditerranéennes depuis une vingtaine d’années (Conservatoire du littoral, 2010).

Cette étude s’inscrit dans le cadre du projet « D’un marais à l’autre » du programme national « Eaux et Territoires ». Ce programme a pour objectif d’une part, d’améliorer les connaissances sur le fonctionnement des zones humides et d’autre part, de produire des modèles prédictifs permettant d’aider les gestionnaires des sites concernés. La zone étudiée se situe au sud de la Camargue, plus particulièrement sur les étangs et marais des anciens salins de Camargue récemment acquis par le Conservatoire du littoral, et les salins de Salin- de-Giraud toujours en activité, gérés par la compagnie des Salins du Midi.

Le but de cette étude est de comprendre l’évolution des populations coloniales nicheuses de laro-limicoles dans cette zone depuis 1997 et de déterminer la part liée au changement de gestion du site des anciens Salins de Camargue sur les deux périodes: 1997/2008 et  2009/2012. Une aide à la gestion pourrait alors être formulée afin de mettre en place de nouveaux îlots de reproduction pour ces espèces luttant contre l’urbanisation croissante, la surfréquentation des plages, la pollution des eaux et l’augmentation de la population de goélands leucophées. Ces derniers colonisent les sites les plus propices et chassent les autres espèces présentes. La cartographie des îlots des anciens Salins de Camargue et des salins de Salin-de-Giraud a été créée grâce à l’utilisation d’un Système d’Information Géographique (SIG). Le SIG a permis de calculer les paramètres morpho-paysagers associés. Ces données ont ensuite été associées aux comptages ornithologiques effectués depuis 1997. Des analyses multivariées ont permis d’identifier les caractéristiques préférentielles des lieux de reproduction pour les 9 espèces étudiées.