Monographie traitant de l'histoire des étangs Corse.
Résumé :
Dans la région méditerranéenne, en Europe occidentale, le IIIe millénaire passe, à juste titre, pour une époque de progrès et d'épanouissement, le Néolithique brille de ses derniers éclats tandis que commence le travail du cuivre et qu'un vaste mouvement, plus religieux qu'architectural, essaime dolmens et autres monuments mégalithiques, de la Catalogne à la Sardaigne en passant par le Languedoc et la Provence. La Corse n'échappe pas à cette expansion, elle est même l'île la plus « mégalithique » de la Méditerranée. A cette richesse en dolmens et en menhirs s'opposait une fâcheuse carence des témoignages de l'Age du cuivre, comme si les populations de l'île étaient passées directement de l'Age de la Pierre à celui du Bronze. Cette constatation avait donné naissance à une théorie romanesque, celle des envahisseurs « Shardanes », l'un des mystérieux Peuples de la Mer qui avaient tenté d'envahir l'Egypte au XIIIe siècle avant J.-C. Ces « Shardanes », réfugiés en Sardaigne et en Corse, y auraient introduit les armes de bronze et l'esprit de conquête. Les fouilles de Terrina ont confirmé l'importance du Pays d'Aleria, à l'embouchure du Tavignano et des grands étangs, situation privilégiée qu'améliore encore le voisinage des mines de cuivre qui furent exploitées dès le milieu du IIIe millénaire. Ainsi le Chalcolitique corse est non seulement une réalité mais encore apparaît-il comme l'un des plus anciens de l'Europe occidentale. Les fouilles de Terrina et les analyses en laboratoires conduites par une vingtaine de spécialistes ont permis en outre de définir une culture nouvelle en Corse, le Terrinien, de déterminer son territoire et d'établir ses liens avec l'arrière-pays et ses relations lointaines transmarines. Ainsi au milieu du IIIe millénaire, la Corse compte parmi les régions méditerranéennes les plus avancées dans le développement culturel et technique.