Etude expérimentale de l'effet de pesticides utilises sur les bassins versants de la rade de Brest (diuron, MCPA, glyphosate) sur le développement embryonnaire et larvaire de la coquille Saint-Jacques Pecten maximus - Validation de la méthode SIRIS en milieu marin

La coquille Saint-Jacques est un bivalve largement exploité sur les côtes françaises. En Rade de Brest, cette espèce présente un intérêt commercial tout particulier du fait de présenter une noix (muscle adducteur) et un corail (organe reproducteur) bien développés toute l'année. Elle fait l'objet d'une pêcherie spécifique et très contrôlée. Durant la phase préparatoire du contrat de Baie de la Rade de Brest, des travaux financés par le programme Rade ont été menés à l'écloserie du Tinduff dans le but d'améliorer le soutien au stock naturel exploité par cette pêcherie. Malgré de nettes avancées dans la production de cette éc1oserie, des mortalités de larves constatées dans les élevages restent inexpliquées. D'autre part, des études menées par l'UBO et l'IFREMER, ont montré qu'en Rade de Brest, il existait un problème dans la croissance des coquilles Saint-Jacques lors de la phase de prérecrutement naturel des larves. Celui-ci est très variable en Rade de Brest (Boucher et Fifas, 1995). Il est anormalement bas certaines années. En parallèle, des expérimentations en laboratoire sur des élevages de juvéniles et d'adultes de coquilles Saint-Jacques en conditions contrôlées ont mis en évidence trois causes potentielles au développement d'anomalies de la cristallogenèse, de la pigmentation coquillière, et de la gamétogenèse : une forte baisse de la salinité, et l'action de deux pesticides à usage non agricole ou agricole, couramment utilisés sur le Bassin versant de la Rade de Brest: le diuron et le mécoprop. C'est la première fois que de tels effets sont démontrés chez un Pectinidé. Il a été constaté que les modifications induites dans les structures calcifiées sont rapidement mesurables par des méthodes de détection précoce des anomalies: l'analyse micro structurale et la colorimétrie (Larvor, 1996). Sachant que les larves sont généralement plus sensibles que les juvéniles ou les adultes à la présence de xénobiotiques, il paraît vraisemblable que le diuron et le mécoprop aient des effets toxiques létaux ou sublétaux sur des jeunes stades de développement de la coquille Saint-J acques. Nous nous proposons de vérifier à travers cette étude, l'action de certains xénobiotiques sur les jeunes stades de développement de la coquille Saint-Jacques.