LA SITUATION DES ÉCREVISSES EN FRANCE RÉSULTATS DES ENQUÊTES NATIONALES RÉALISÉES ENTRE 1977 ET 2006 PAR LE CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA PÊCHE
Depuis la fin du XIX° siècle, la distribution des écrevisses en France a connu de profonds bouleversements, et l’introduction d’écrevisses allochtones en provenance essentiellement du continent nord-américain, a irrémédiablement modifié le paysage astacologique français et européen. Les quatre enquêtes réalisées en France par le Conseil Supérieur de la Pêche depuis 1977, ont permis de suivre l’évolution des différentes espèces d’écrevisses recensées sur le territoire national, mettant à chaque fois en évidence la forte expansion des espèces exotiques et le recul des espèces natives. L’enquête de 2006 n’échappe pas à cette tendance et la situation de nos trois espèces d’écrevisses doit désormais être considérée comme alarmante. Deux de ces espèces se caractérisent par un statut de conservation proche de l’extinction (Austropotamobius torrentium et Astacus astacus) alors que la troisième, Austropotamobius pallipes est « réfugiée » sur les secteurs apicaux des bassins versants, confinée sur des zones soumises aux premières manifestations du changement climatique et isolées par les espèces exotiques qui progressent de plus en plus vers l’amont. En effet, l’écrevisse du Pacifique (Pacifastacus leniusculus), mais aussi l’écrevisse rouge de Louisiane (Procamabrus clarkii), sont les espèces qui montrent la plus forte expansion géographique durant la période 2001-2006. Partout elles apparaissent comme des concurrents redoutables, plus agressifs, résistants aux pathologies, capables de coloniser des habitats variés…. Ces deux espèces en particulier étendent leur aire de répartition et colonisent chaque année de nouveaux départements, de nouveaux cours d’eau, éliminant par là même, les espèces autochtones. L’expansion des écrevisses introduites, l’arrivée récente en France d’une nouvelle espèce (Orconectes juvenilis) et les modifications de la Loi autorisant dorénavant le transport à l’état vivant des « espèces susceptibles de provoquer des déséquilibres biologiques » pourraient sceller définitivement le sort des écrevisses endémiques, si aucune mesure n’est prise rapidement par les autorités, dans le cadre d’un plan d’action national « écrevisse ».
Auteurs du document :
M. COLLAS, C. JULIEN, D. MONNIER
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EDP Sciences
Mots clés :
crayfish, geographical distribution, temporal variation, management, conservation, France, écrevisses, répartition géographique, variation temporelle, gestion, conservation, France
Thème (issu du Text Mining) :
MILIEU NATUREL, SCIENCES EXACTES SCIENCES HUMAINES
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