Identification des sources résiduelles d'alkylphénols. Rapport final
Les allylphénols sont des intermédiaires de synthèses chimiques, et en particulier les précurseurs dans la fabrication des alkylphénols polyéthoxylés, qui se dégradent eux-mêmes à nouveau en alkylphénols dans l'environnement. Les alkylphénols polyéthoxylés ont été historiquement synthétisés pour leurs propriétés tensioactives qui permettent une meilleure dispersion des liquides et la miscibilité de certaines substances telles que l'huile et l'eau. Ainsi, ils ont été largement utilisés dans l'industrie par le passé dans les textiles, les peintures, ou encore des détergents et des cosmétiques. Aujourd'hui, leurs usages dispersifs principaux en dehors de sites chimiques (donc notamment dans des produits de consommation) ont été très largement interdits. Malgré ce dispositif règlementaire, les composés de la famille des nonylphénols et octylphénols, substances dangereuses prioritaires de la Directive cadre sur l'eau, restent encore fréquemment détectés dans des rejets et dans les milieux aquatiques en France. Les sources de ces émissions sont mal identifiées, empêchant ainsi la mise en ouvre d'actions de réduction des émissions par les industriels comme les autorités compétentes. Cette étude est une contribution à l'identification des sources de nonylphénols et octylphénols dans l'environnement. Elle vise à identifier des sources résiduelles potentielles de ces polluants dans des produits finis échangés et utilisés sur le marché français. Elle est complémentaire des travaux réalisés dans le cadre de l'action nationale de recherche et de réduction des rejets de substances dangereuses dans les eaux (RSDE), qui se concentrent sur les rejets issus d'installations industrielles et les stations d'épuration des eaux usées. Elle s'est déroulée sur la période 2014-2015. Elle a en premier lieu consisté en l'établissement d'un panorama et d'une hiérarchisation de flux de nonylphénols et d'octylphénols. Cette étape initiale, qui s'est basée sur une revue de la littérature (surtout européenne), avait pour but d'identifier des articles manufacturés pouvant constituer des sources d'émissions de ces polluants. Les sources les plus importantes d'éthoxylates de nonylphénol (NPE ) identifiées étaient les vêtements fabriqués hors Union Européenne et importés sur le marché unique, les produits nettoyants industriels, certains plastiques et peintures. En ce qui concerne les éthoxylates d'octylphénol (OPE), la bibliographie indiquait leur présence dans les pneumatiques d'automobile. Des articles ont ensuite été achetés et analysés pour permettre de vérifier la présence d'alkylphénols et de mesurer les concentrations présentes. 29 articles ont été analysés : 21 vêtements, 5 produits nettoyants et 3 pneumatiques d'automobile. Les résultats des analyses confirment les vêtements importés comme une source importante d'émissions de NP. En revanche ils ne confirment pas une présence importante de ces composés dans les produits nettoyants. Enfin, si des concentrations relativement modestes d'OPE ont été trouvées dans les pneus, les analyses ont révélé des concentrations importantes en NPE dans ces articles. Ces résultats ont permis de mettre à jour le panorama des flux de nonylphénols et d'octylphénols. Le présent rapport résume la démarche adoptée lors de cette étude et les résultats obtenus.
Auteurs du document :
LENOBLE C., DENIZE C., LESTREMAU F., BEAUMONT J., INERIS
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