Géomorphologie et hydrologie de la lagune de la Manche-à-Eau (Guadeloupe, Antilles françaises)
La lagune de la Manche-à-Eau, écosystème d’eau saumâtre, est soumise non seulement quotidiennement à la marée et aux alizés, mais aussi régulièrement aux ouragans. On cherche à mettre en relation son évolution morphologique avec la fréquence des cyclones. Sur la photographie aérienne de l’Institut Géographique National de 2004, on a superposé un quadrillage selon une maille de 90 m dans un Système d’Information Géographique. Les 37 points géoréférencés ainsi obtenus ont été bornés sur le terrain avec un système de positionnement global. D’après les photographies aériennes, le dessin des contours rend possible le suivi morphologique depuis 1950. La profondeur est mesurée en 1437 points avec une perche et une sonde bathymétrique. L’orientation des courants est établie au flot et au jusant avec des penons fixés aux 37 points et une boussole. On a mesuré le marnage moyen et calculé les volumes d’eau renouvelés à chaque marée. Le suivi cartographique montre une stabilisation des contours et de l’île de La Fourche due à l’effet de protection des palétuviers entre eux (effet « bouclier ») et au sol (tourbe racinaire) et une agrégation ou désagrégation des îlots selon le passage des ouragans. D’après la bathymétrie actuelle, le comblement de la lagune et le creusement des chenaux sont constatés. Les courants généraux sont gouvernés en surface par les alizés, vents de SSE-NNW, et par le va-et-vient de la marée. Les descentes et remontées d’eau obligent les courants à emprunter en profondeur les passages situés le long des berges et autour des dépressions et des hauts-fonds. Le volume d’eau de la lagune renouvelé à chaque marée (14,8 %) combiné à l’hydrodynamisme actif et varié tend à vivifier cet écosystème.
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