Bilan de l'action nationale de recherche et de réduction des rejets de substances dangereuses dans l'eau. Volet stations d'épuration
De 2003 à 2007 s'est déroulée en France une action de recherche et de réduction des rejets de substances dangereuses dans l'eau (action 3RSDE) initiée par le ministère en charge de l'environnement. Il s'agissait de réaliser, dans les rejets aqueux, à partir d'un échantillon moyen 24 h, l'inventaire de 106 substances toxiques visées pour la plupart par la directive 76/464/CEE ou par la directive 2000/60/CE. L'action portait initialement sur les rejets des installations classées pour la protection de l'environnement. Elle a été étendue aux rejets de stations d'épuration urbaines en 2004. Le bilan global de l'action 3RSDE a montré que les stations d'épuration sont émettrices de substances dangereuses vers le milieu naturel. Il est donc apparu nécessaire d'analyser de façon plus fine les résultats obtenus afin d'orienter les actions de surveillance et de réduction des pollutions susceptibles d'être générées par les stations de traitement des eaux usées. Les résultats sur 120 rejets de stations d'épuration, de capacités nominales et de typologies diverses, sont les suivants : - Sur les 106 substances recherchées, 75 sont quantifiées au moins une fois. Plusieurs substances sont retrouvées de façon très ubiquitaire (certains métaux et phtalates). - Les flux rejetés cumulés de certaines substances peuvent atteindre plusieurs dizaines de kilogrammes par jour et pour une majorité de substances, les émetteurs sont multiples, ce qui pourrait rendre complexe la détermination des sources et la mise en place d'actions de réduction. - Certaines concentrations prédites dans l'environnement dépassent les normes de qualité environnementales, ce qui laisse présager un impact potentiel sur la qualité du milieu. Pour 41 STEP, l'abattement en substances dangereuses entre l'entrée et la sortie de la filière de traitement a pu être calculé. Il est assez élevé pour la plupart des substances. Certaines d'entre elles ne sont pas rapidement biodégradables mais peuvent s'adsorber sur les matières en suspension. Il est donc probable qu'elles s'accumulent dans les boues après décantation. Enfin, l'étude met en exergue la nécessité d'améliorer les performances analytiques pour la quantification des substances dangereuses dans la matrice complexe que constituent les effluents de stations d'épuration.
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